CHRONIQUE / REVIEW

CD

Voici un premier album pour ce trio italien.  ‘Monkey Diet’.  En fait ça mange quoi un singe? Un nom qui surprend et qui présage une musique surprenante aussi. Présentation soigné, beaucoup de travail sans doute. Difficile de cerner ce produit. La prémisse est intéressante, l’ex-bassiste d’Accordo Dei Contrari qui se joint au guitariste de ‘PropheXy’ auxquels on ajoute un batteur expérimenté en prog et voilà, on s’amuse en faisant du rock psychédélique et on rejoint le bandwagon de ‘Black Widow’.  Là où ça se complique c’est qu’on s’en tient à un ‘power trio’ où la guitare et la basse se relancent continuellement, inlassablement et un peu bruyamment à mon goût. Oh le batteur tient le cap magnifiquement et on a bien droit à des effets synthétiques via la guitare! Mais on est en plein registre ‘Heavy’. Les improvisations, les structures jazz et le son métallique s’entremêlent. Si vous aimez les soli de guitares, les basses frénétiques, les effets de guitares multiples vous êtes servis. On reste instrumental et puissant, une sorte de ‘Ozric Tentacles meets Black Sabbath’ si vous voyez ce que je veux dire. Quand on fait dans le ‘free-style’ autant on coure le risque de laisser les auditeurs un peu pantois et sidérés et ce fut mon cas.

Si on jette un coup d’oreille plus approfondi, on découvre quand même une richesse dans les textures et les sons. Chaque pièce est un tableau différent avec peu de continuité. Les titres comme: ‘Sorry Son (I lost your car), Slidin’ Bikes, ou l’éponymique ‘Inner Gobi’ sont autant de facettes et de thèmes. Par exemple ‘Moth’ est très inventif et ouvre avec un chant choral qui tourne vite en humeur de film d’horreur. ‘Sorry Son’ est un beat de rock classique très ‘seventies’. ‘Moonshine’ est très ‘Acid trip’, ‘Viking’ ferme la marche avec 9 bruyantes minutes de jazz-blues lancinant comme on en entendrait dans un café plein de fumée. Si vous suivez mon raisonnement vous voyez que la diversité l’emporte et que les musiciens se sont payés toute une partie de plaisir: Finie la musique restrictive et les pièces travaillées en détail. D’ailleurs la finale de ‘Viking’ est irrévérence à souhait on a droit à un très long silence comme si on avait oublié d’arrêter l’enregistreuse puis une bouffée de rire désinhibée.

Bravo les gars vous avez fait ce que vous aimez. Le produit en un peu brut, mal équarri mais plein de richesse et de vie. Si vous voulez vous ressourcer dans le ‘free rock’, si vous trippez sur les guitaristes, si vous avez cet ‘edge’ métal, essayez. Si vous cherchez un album concept, du prog intellectuel ou du RPI, écoutez avant d’acheter.