CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Voici un groupe qui a décidé de rester fermement dans le canon des années psychédéliques 65-75. Avec une panoplie de flûtes, Mellotrons, guitares et belles voix, on vogue, que dis-je on plane sur des airs psychédéliques et folkloriques qui rappelle ces belles années. Le souci du détail est là tant dans la présentation de la pochette, le choix de style p.ex.: Les envolées instrumentales, que dans les tempos, les humeurs, les claviers analogues ‘vintage’ et le choix des paroles. Philipp The Egg est le troisième de la lignée et le groupe tient le cap solidement. Une musique calme qui évoque les jours d’été paresseux dans la campagne anglaise et qui évoque une imagerie hippie, cheveux longs, vestes afghanes et lunettes rondes, les sous-marins jaunes et les autobus magiques…l’album a même la durée d’un vinyle. Les morceaux sont étonnamment bien ficelés et élaborés, plein de délicatesse et de ‘grooves’ tripatifs. C’est un peu comme si on retrouvait un vieil album qui avait échappé à notre intention. 

 

Les musiciens sont experts et les arrangements superbes. En ouverture on a un 12 minutes de ‘Mystical Mountain’ très joyeux et enjoué avec des flûtes et des harmonies vocales riches, bref un ‘Camel’ californien. On y retrouve des orgues gras, des accords acoustiques et de belles progressions. On enchaîne avec un ‘Fading Light’ tout en douceur et éthérée: un morceau simple et envoûtant. ‘Trail to Canaa’ m’a immédiatement remis en tête les beaux moments des débuts de ‘Strawbs’, la voix de EVANS ressemble même à celle de COUSINS et les claviers un certain Rick. Très réussi. ‘Zeta’ introduit des sonorités plus moyen-orientale et des paroles étrangères. ‘Moody Blues’ m’est venu à l’esprit. ‘Distant Future’ est plus rythmé et contient un solo de guitare gémissant très intéressant. ‘Kepler 226b’ est plus moderne et pourrait se retrouver dans le catalogue contemporain. C'est le meilleur morceau de l’album et si jamais le groupe se lasse de faire de l’archéologie musicale et fonce dans le futur c’est cette direction qu’ils doivent prendre. Après un bref intermède acoustique avec ‘Kalamazoo’ on termine avec un musclé , à la ‘Gong’, ‘Tunnel to Yantra’ qui capture bien les talents du groupe, leurs subtilités, et leurs habiletés. Très bon aussi.

 

Bref, on peut partir une discussion sur le Prog Rétro et ils en seraient un mauvais exemple, car je crois qu’ils font plus du prog classique et qu’ils auraient fait un tabac durant ces années là grâce à leur talent et la richesse de leur composition. L’album est plein de subtilités et mérite une écoute stéréo avec casque pour l’apprécier à sa juste valeur.

 

SI vous avez aimez le Canterbury c’est un ‘must’. Autrement redécouvrez les beautés de ce style. Un album de grande qualité et un plaisir à découvrir.