CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Et de quatre ! Quatrième album en quatre ans pour le quintet canadien MACHINES DREAM ! Oufti ça usine là-bas…et découverte tardive pour moi, jamais entendu parler ni oui avant. MACHINES DREAM est avant tout le projet du bassiste/chanteur Craig WEST bien que les musiciens qui l'entourent soient les mêmes depuis les débuts.

 

Ce qui vous marquera, comme moi je pense, à l'écoute de ce quintet d'outre Atlantique ce sont les vocaux qui sont souvent parlés ou susurrés voir scandés par WEST un peu à la manière d'un Roger WATERS ; si l'on ajoute que musicalement PINK FLOYD est l'une des principales influences de MACHINES DREAM, vous avez dès lors le bon angle d'écoute pour vous faire une idée sur le combo ontarien, nous n'oublierons pas non plus l'arbre porc-épic comme nous allons le voir un peu plus loin. Cet album est un réel plaisir musical, il s'écoute sans effort, avec facilité le chant est bon sans être génial et les compositions s'enchainent sans temps mort avec hautes et basses tensions à part égales ce qui n'est pas le moindre de ses mérites. Le titre le plus calme et le plus feutré, et par là même le plus éloigné des influences précitées est le morceau éponyme qui inclut une doucereuse partition de saxophone jouée par Josh NORLING; le suivant et avant dernier titre "UXB" est le plus métallique et certainement aussi le plus porcupinien, d'où ma remarque concernant les tensions, un coup en haut, un coup en bas.

 

Le morceau conclusif "Noise to Signal" est lui aussi clairement sous influence wilsonnienne, mais le Wilson d'avant si vous voyez ce que je veux dire, la guitare de Rob COLEMAN est d'une redoutable efficacité mais bien contrebalancée par les claviers protéiformes de Brian HOLMES, qui assurent l'essentiel de l'assise mélodique du morceau qui se conclut lui aussi par une intervention judicieuse de saxophone du sieur NORLING.

 

Ma pièce favorite, parce qu'il y en a une inévitablement, est le titre le plus long (pur hasard bien sûr) "Weimar" dont le nom pourrait rappeler des souvenirs historiquement douloureux aux générations passées où les deux solistes (guitare et claviers) font preuve d'une maestria remarquable, une pièce qui se termine par un bruit de bottes sur le pavé......1918 et bientôt 2018......et qui introduit le titre le plus waterssien "Cannons Cry" tant pour la musique que pour le chant, on se croirait dans "Amused to Death" avec la voix scandée de Craig WEST et le soutien précis et précieux de Jakub OLEJNIK, vocaliste du groupe polonais MAZE OF SOUND, non répertorié dans le rock progressif et qui pourtant n'a rien à envier à d'autres en la matière.......à méditer et à ajouter dans la bonne case par et pour les encyclopédistes, une formation à découvrir même si ce n'est pas le sujet ici. PINK FLOYD/WATERS aussi et encore pour le très beau "Heavy Water", d'une grande profondeur mélodique avec les six cordes telluriques de Rob COLEMAN qui évolue sur le doux canevas pianistique de Brian HOLMES, huit minutes magnifiées par une production d'une grande clarté et donc du son qui va avec, superbe pièce là encore.

 

Vous l'aurez compris, cet album m'a réellement séduit, sous joug floydien et porcupinien certes mais d'un rare brillance, pour une formation dont je n'avais jamais entendu la musique auparavant, comme quoi la curiosité n'est pas forcément un vilain défaut !!! Proche du sommet et meilleur qu'ANUBIS par exemple pour rester dans un créneau proche, c'est à dire un néo prog tantôt douce, tantôt énergique avec tous les titres enchainés sans réel temps mort bien évidemment.