CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Je ne connaissais pas HEDERSLEBEN avant la réception de l’album « Orbit » mais voici quelques détails intéressants sur leur début. Le groupe a vu le jour dans le village du même nom à la périphérie de Quedlinburg (Allemagne), sous l’égide du guitariste Britannique, Nicky GARRATT. ‎‎‎En 2012 GARRATT est devenue le directeur musical de ‎Nik Turner (Hawkwind), à sa demande il réunit des musiciens pour collaborer et enregistrer l’album ‎‎ « Space Gypsy » de Nik Turner‎‎ à Los Angeles. ‎C’est de cette façon qu’une première version de HEDERSLEBEN fait ses premiers pas. En 2013, le groupe accompagne Brainticket sur leur dernier album « Past, Present, and Future » puis dans la même année il enregistre leur premier album « Upgoer ». Par la suite le groupe produit à la cadence d’un album par année, ce qui est assez rare, il faut l’admettre. Toutefois « Orbit » fait une légère entorse à cette règle car il parait deux ans après « The Fall of Chronopolis ». Le style revendiqué par le groupe s’apparente au Krautrock proche du spacerock. Pour ce dernier album Nicky GARRATT prend un risque car il modifie entièrement le line-up en accueillant Alicia PREVIN au chant et au violon, Jai Young KIM (claviers et chant), John Daren THOMAS (batterie et percussions) et Doc MILLER (basse et chant). Tous ont trouvé leurs marques pour servir les compositions de ce nouvel album, principalement dues à la plume de Nicky GARRATT (guitare) mais sur lesquelles Jai Young KIM, Alicia PREVIN et Doc MILLER participent aussi.

 

« Orbit » est un titre bien choisi pour un album qui va mettre en relation le rock progressif britannique proche de Curved Air avec « Judas Star » ou « History of Light », du Krautrock cosmique rappelant Amon Duul avec « Rarefied Air » et des touches de space-rock stratosphérique "Distant Sun", « Hedersleben (Dreamstate) ». La voix envoutante d'Alicia PREVIN donne de la profondeur aux chansons de l'album qui ne se perdent pas en voyages progressifs inutiles, l’album dure 35 minutes étalé sur neuf chansons donc aucune perte de temps. Les sujets exploités nous parlent des étoiles, du soleil, de nuages, de lumière et d'air raréfié. Pas à dire, on ne descend pas en dessous des nuages car ce voyage intersidéral est alimenté par l'énergie et l'intelligence des morceaux, enrichis de violon, de synthés très seventies et d'une guitare efficace qui sert de liant entre tous ces titres.

HEDERSLEBEN nous présente pour la première fois, du moins dans mon cas, un album qui est fidèle au style décrit dans sa biographie, une musique qui ne se laisse pas influencée par toutes les modes ou styles qui se sont offerts à nous depuis l’époque faste du Prog. Elle nous renvoie à l’ère des chemises à fleurs et pantalons patte d'éléphant. Pour les nostalgiques, les curieux et tous ceux qui sont friands de cette période unique. J’oubliais, sortez votre casque d’écoute, ça vaut la peine.