CHRONIQUE / REVIEW

CD

Quatrième album depuis 2006 pour le groupe francilien EYE 2 EYE et de loin, très loin leur meilleur, car auparavant je n'ai jamais été grand fan même s’ils n’ont commis aucun faux pas musical jusqu'à présent, les deux premiers albums étaient "sympathiques", le troisième plus opulent mais nanti d'un chant pas toujours ajusté. Philippe BENABES et Didier PEGUES le duo et le noyau fondateur ont cette fois mis le doigt (les doigts) sur le vocaliste qu'il leur fallait en la personne de Michel CERRONI plus connu pour avoir participé à l'opéra (rock ?) NOTRE DAME DE PARIS mais que cela ne vous fasse pas fuir bien au contraire... Nous sommes en présence cette fois d'un opus de plus de cinquante-quatre minutes d'une très bonne teneur musicale.

Encore un concept album dirons certains, mais que voulez-vous, c'est l'essence même du rock progressif qui le veut et le détermine depuis la nuit des temps (musicaux). Parmi les innovations par rapport à l'album précédent, nous noterons les voix féminines présentes sur "Home"(Audrey RUQUET et morceau sans batterie essentiellement symphonique) et sur "Crossing The Mirror" (Kelly MEZINO) ce qui donne une indéniable valeur ajoutée à ces deux titres. Nous ne pouvons passer sous silence l'emploi d'un quatuor à cordes sur le déjà nommé "Home" et surtout sur le sublissime "October Rain", mellotronisé en ouverture, illuminé par les six cordes de Bruno PEGUES charmeuse, délicate et enjouée, une pure merveille de rock progressif symphonique que l'on écoute et réécoute sans lassitude, le plaisir auditif ultime ni plus, ni moins ! PINK FLOYD (Run Like Hell) assure sa présence sur le morceau introductif et éponyme "The Light Bearer" et IQ n'est pas très loin dans ce même titre (pour la puissance de la voix mais aussi les tics vocaux que produit PN), une pièce où l'on détecte le plaisir des musiciens à jouer ensemble, ça pulse et ça déroule brillamment sur l'architecture claviéristique de Philippe BENABES. Nous noterons aussi le plus théâtral "Standing On The Edge" d'obédience classique avec lui aussi peu de batterie qui se conclut néanmoins de manière un poil brutal…et enfin la première partie des fantômes (quid de la seconde voir de la troisième ???) avec la voix volontairement posée de Michel CERRONI sur les ouateux claviers de Philippe, bel exercice mélodique de simple et belle facture.

En lice pour être le meilleur disque français de 2017 (même si le chant est en anglais), l'an dernier nous avons eu GEPETTO, cette année EYE 2 EYE.