CHRONIQUE / REVIEW

CD

Un groupe québécois dont la genèse remonte à 1991, deux albums studio + un Ep de trois pièces, un album Live et maintenant un troisième album! Disons qu’il était temps que je découvre EXISTENCE et le cerveau derrière le groupe Alain CHARLES qui a, en plus, sa propre maison de production, Black Pearl Productions, qui produit, entre autre, le groupe FOCUS! J’avoue avoir déjà entendu l’album «Small People, Short Story, Little Crimes» sorti en 1999 et j’avais accroché pas mal sur la longue pièce «In The Kingdom Of Madness», mais je croyais (à tort) que c’était un album «one-off» et qu’il n’y avait rien d’autre de sorti comme produit du groupe. Je fais aujourd’hui amende honorable en ayant le privilège de faire cette chronique d’album.

L’album-concept double raconte l’histoire d’un musicien qui fait le bilan de sa vie. Le premier Cd comprend les pièces qui avaient paru sur l’album «Fragile Whispering Of Innocence» tandis que le deuxième Cd se veut être la suite du premier album. «Existence (The Theme, Part II)», débute l’album: un intro particulier où le musicien se fait interrompre par un appel de sa fille pendant qu’il joue de la guitare. Il reprend sa ballade un peu mélancolique aussitôt après le message enregistré: une pièce mélodieuse avec la guitare en avant-plan et les synthétiseurs en arrière-plan, rien d’autre. Jolie! «Prisoner Of Time» nous garde dans le même style pendant les trois premières minutes mais, cette fois-ci, avec le groupe au complet, violon compris. Triste et mélodique à la fois au début, ça change pour un Rock plus lourd et même un style plus Hard Rock, voir Metal pendant la dernière minute et demi. «Rebirth» est une pièce Prog-Rock avec des bouts tantôt léger et éthéré, tantôt Symphonique, tantôt plus Rock. Le violon sert de pont entre les styles et s’agence à merveille. J’aime bien la sorte de duel entre la guitare électrique et le violon vers la fin de la pièce. «Living For You» débute aussi avec une douce mélodie avant de devenir plus Rock. «Autumn Brain» est montée sur le même principe: débutant en ballade avant de prendre plus de rythme vers les quatre minutes dans la pièce et retombe en ballade vers 6:15. Valery Kim GOSSELIN fait son entrée sur l’album dans ce dernier bout de la pièce. Une belle et triste pièce. «Falling Rain» est une autre belle pièce un peu mélancolique. «Last Dance With Happiness» met Valery Kim GOSSELIN au chant pour la pièce au complet. Personnifiant la fille du musicien, elle nous raconte l’histoire de son viol et les abus qu’elle a dû subir ainsi que les reproches faits à son père absent. On se rend compte avec les thèmes et le style de musique joué que l’histoire de ce musicien n’était peut-être pas si joyeuse que l’on pense: il y a une atmosphère un peu noir et triste tout au long de l’album.

«The Pawn» débute le deuxième Cd de façon aussi triste et noire: l’histoire d’un suicide et le chant avec la voix presque dévasté d’Alain CHARLES qui nous fait sentir la peine et la douleur du chanteur. «Aftermath» est une belle pièce instrumentale qui est accueillie avec soulagement, nous permettant de décanter un peu des histoires tristes de l’album. «Welcome To This World» est une bonne pièce Prog-Rock un peu «FLOYDienne». Le style de chant d’Alain CHARLES me fait d’ailleurs penser de temps à autre à celui de Roger WATERS. Quoi qu’un peu longue, c’est tout de même une des meilleures de l’album. «The Last Battle» est une pièce instrumentale jusqu’à la treizième minute où le chanteur fait une crise existentielle. Encore ici, l’atmosphère est lourde. «Seasons (The Theme Part III)» est une courte pièce acoustique avec comme bruit de fond les vagues qui s’échouent sur la plage. Ça termine en beauté une histoire plutôt sombre. «This One’s For You» est une pièce plus Folk, plus rythmée, un peu à la AMERICA (Horse With No Name). C’est une chanson d’amour qui égaie les sens. Un nécessaire après avoir écouté la triste histoire sur l’album!

Somme toute un bon album mais pas pour quelqu’un qui cherche à se divertir. C’est très introspectif, voir personnel, et on a l’impression d’être plus un spectateur qu’un auditeur.