Deus Ex Machina est une formation italienne qui existe depuis le début des années 90 et dont la discographie comporte 7 galettes studio, dont la plus récente « Devoto » qui est parue en juin 2016, 8 ans après le dernier « Imparis ». C’est une longue absence qui dénote la patience que ces musiciens mettent au peaufinage de leurs partitions. Le groupe comprend 6 musiciens réguliers qui, fait étonnant, sont tous d’origine (sauf le batteur qui est devenu trompettiste invité). Pour l’enregistrement de « Devoto » ils se sont adjoints une section de cuivres (2 saxophonistes et un trompettiste). Le style musical proposé est du Jazz/Fusion avec des passages flirtant avec les essences musicales qui rappellent les Area, New Trolls et Osanna des beaux jours. Il y a même des portions purement rock, inspirées des vibrations très Led Zeppeliniennes.
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L’album comprend 10 pièces dont la durée varie entre 1 :24 et 10 :09 minutes pour un grand total de 59 :47 ce qui est très généreux si on tient compte de la complexité des partitions. De l’aveu du chanteur Alberto PIRAS, « Devoto » est construit dans le but d’être plus accessible, moins complexe que les albums précédents sans toutefois renier les ambiances mystérieuses et la quête d’aventures rythmiques qui les caractérisaient. C’est très réussi.
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Le jeu du guitariste Mauro COLLINA représente le point fort de cet album. Il nous offre des soli bien inspirés et d’une justesse chirurgicale (son « riff » dans Sotterfugio me fait penser à Jimmy Page et son « picking » dans Autore Del Futuro donne dans le Jean Leloup). Du côté vocal, disons que Alberto PIRAS a une voix puissante et ses interventions sont bien dosées dans ce sens qu’il ne pousse pas trop la machine. Quelques mélodies sont toutefois un peu froides, voire techniques, ce qui peut être normal avec ce style de musique un peu complexe.
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La pièce Piu Uguale s’avère être mon coup de cœur (ce n’est pas un hasard, c’est la plus longue). Un petit bijou de précision avec quelques variations habiles dans le rythme.