CHRONIQUE / REVIEW

CD

Guy Manning a toujours touché une corde sensible chez moi, que ce soit avec ‘The Tangent’, dans sa belle série d’histoires généalogiques (d’Anser’s Tree à ‘Margaret’s Children’) en solo ou plus récemment avec l’excellent ‘United  Prog Fraternity’. Quand j’ai vu qu’il repartait un autre groupe avec d’autres excellent musiciens comme Dan Mash le bassiste funky de ‘Maschine’ et Marek Arnold aux instruments à vents et puis Sean Timmins (ex-Unitopia) je me suis un peu excité. ‘On Track’ se veut un regard critique sur l’impact négatif de l’homme sur la nature et le souhait que l’on puisse redresser la barre et se remettre sur les rails avant qu’il ne soit trop tard.

La grande force de Guy, qui est sa capacité de raconter des histoires, est bien en évidence ici. La composition est superbe et l’apport de cette belle brochette d’invités nous donne un album complet, éminemment accessible et très plaisant à l’écoute. Le style Manning est encore très reconnaissable et on voit donc une belle continuité dans son oeuvre.

On ouvre avec une légende Chippawa très poétique mais ‘Long Time, Shadow Falls’ qui suit est un morceau fantastique qui commente les dangers d’extinction et qui brièvement rappelé ‘The Police’ avec ‘Walking in Your Footsteps’ et l’humain qui suivra les dinosaures. La partie instrumentale avec son orgue dégoulinant vaut le détour à lui seul. On enchaîne avec un bel opus mystérieux sur la poésie des étoiles. Manning admet avoir apprécié l’aide de Nick Magnus dans les arrangements, la composition et les claviers. On parle de partie I et on devra attendre avec impatience la suite. Vient ensuite un typique ‘Believer-Redeemer’, un sombre ‘Oil over Arabia’ et ‘Big Parade’ une pièce de protestation contre la guerre sous forme de parodie avec un côté Beatles et un superbe travail de Marek Arnold aux clarinettes entre autres. Suivra une très courte et simple ballade ‘Madison Blue’ sur l’impact des départs et la pièce de résistance, le magnifique ‘Dark Sun’, une réflexion sur la pollution qui nous enchante sur 13+minutes. Certainement la pièce la plus prog et sur cet hymne puissant se grefferont des superbes soli de guitare.  Tout un morceau croyez-moi.

Bref, l’album est un vrai régal et plaira à plusieurs par sa délicatesse, son message artistique et sa musicalité.  Toute la composition vient de Mr Manning et la production et le mixage est signé Sean Timmins. Le travail des invités est remarquable et ajoute beaucoup au produit final.  L’ensemble donne un prog éclectique ou domine les mélodies, la voix juste et calme de Manning, un beau travail des instruments à vent et surtout des touches de guitare (et la virtuosité de Luke Machin). Le site web de Damanek est une excellente référence car il donne des informations détaillées sur chaque pièce.  Ne vous gênez pas et acheter sans hésitation. On anticipe déjà ce que cette incarnation du maître Manning nous réserve dans l’avenir.