CHRONIQUE / REVIEW

CD

Éloignons-nous un peu du rock progressif pour nous diriger vers un style musical qui avait tout de même fait partie des influences pour bien des groupes durant cette fameuse âge d'or du prog : le blues, en particulier pour ici le blues-rock! Ayant débuté leur carrière vers la fin des années 80, le groupe Hollandais BAD TO THE BONE sorti 2 albums ayant connu un certain succès à l'époque qui valsaient entre le rock n' roll et le rythme & blues, “Bad to the bone” et “Whirlwind on fire”, pour ensuite s'éteindre une première fois quelques années plus tard. En 1996, les frères Marc et Maarten IBELINGS, les membres fondateurs du groupe, décidèrent de refaire le band pour faire des spectacles. L'album “Primitive Urge” sorti en 1998 en compagnie de Paul VAN SHAIK à la basse et de Karel DOPS à la batterie. Le groupe s'éteint une seconde fois quelques temps plus tard pour nous revenir cette année pour nous livrer son 4eme album, Thirteen, en Septembre dernier.

L'album débute en puissance avec la pièce “Hot-air balloon” avec une guitare mordante et la voix bien sentie de Marc IBELINGS qui fait un peu penser à du AC/DC des premières heures avec le chanteur Bon SCOTT. “Vale of tears” poursuit son envolée avec un rythme un peu plus funky qui met bien en valeur le talent de DOPS à la batterie avec un rythme taillé au couteau. Les pièces “Last drop of love” et “Second to love” sont des ballades mielleuses qui font un peu penser à un mélange de Rod STEWART et de ROLLING STONES. Ce n'est pas forcément mauvais, je trouve par contre que ça ralenti un peu le rythme de l'album mais ça fait partie de la routine des albums rock! Les pièces “Tightrope” et “Brain out of gear” nous reviennent à un son AC/DC très efficace avec la basse de Maarten IBELINGS qui sonne comme une tonne de briques. La voix de Marc IBELINGS illumine encore une fois, en particulier sur “Tightrope”, qui semble rugir comme un lion qui veut montrer qui est le roi. On se laisse facilement transporter dans leur énergie collective. “Ghosts of her past” est une autre réussite avec une introduction à la guitare presque folk suivit d'un air qui me fait presque penser à SOUNDGARDEN par moment. Au fil des écoutes, elle est grimpée rapidement dans mes favorites.

“Lil' love transmitter” nous introduit à un nouvel instrument et à une tout autre dynamique pour les chansons restantes de l'album. Marc IBELINGS ajoute l'harmonica à son arc d'instrumentation ce qui donne un son blues très intéressant. “Black hole” et “Christine”, les deux pièces les moins longues de l'album mais surtout pas les moins intéressantes, sont un condensé de blues bien rock frôlant presque le hard rock par moment. D'ailleurs, je vous défi de ne pas crier à poumons déployer durant le refrain de “Black Hole”. Avec un rythme répété mais méthodique de la batterie et son harmonica endiablé, “Back on track” me fait penser un peu à une ballade en train. “Belly of the beast” me laisse malheureusement un peu de marbre avec une mélodie répétitive sans trop de saveur rappelant encore une fois les STONES. Nous voilà rendu à la dernière pièce, et la meilleure selon moi, avec un son folk un peu trash : la sublime “Thirteen”. Ayant une sonorité qui se situe entre Neil YOUNG et Hank WILLIAMS III sur un fond bluesy, ce morceau est un pur délice pour finir l'album en beauté. J'en aurais voulu beaucoup plus comme ça!

Avec des mélodies fidèles au style avec quelques variations rythmiques surprenantes, BAD TO THE BONE nous présente ici un album très satisfaisant dans l'ensemble! On sent beaucoup d'influences d’AC/DC ainsi que de ROLLING STONES mais il y a beaucoup de passion pour le blues-rock qui se ressent aussi. Parfois, il vaut mieux partir pour mieux revenir en force, BAD TO THE BONE l'ont compris!