CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Pour son tout premier album intitulé « Of Clocks And Clouds », le compositeur et multi-instrumentiste Zoltan SOSTAI nous offre un album conceptuel dépassant les 75 minutes inspiré des théories du philosophe Karl POPPER.

 

Si cet ouvrage peut paraître terne à la première écoute, il contient tout de même d’excellents passages musicaux durant lesquels la mélodie passe au premier plan. L’amateur de longs solos de guitare peut en effet y trouver son compte. De nombreux solos nous rappelant la légende David GILMOUR ou encore Jan PETERSON, notamment connu pour ses années passées au sein du groupe Sylvan ou encore pour son album solo « The Ray Of Spring ». Plusieurs lignes de clavier sont aussi très intéressantes, comme par exemple celle qui met un terme à l’excellente pièce « Of Clocks And Clouds ».

 

Cet album de genre rock électro-progressif ne s’approche en rien du style métal. Si la guitare n’est utilisée pratiquement que pour les solos, la basse, quant à elle, est électronique et plutôt redondante. C’est d’ailleurs, à mon avis, le point faible principal de l’album. Les pièces instrumentales étant nombreuses, il est quelque peu déplorable que si peu de temps ait été consacré à l’écriture des lignes de basse qui sont parfois très simplistes. La batterie est quant à elle plus variée et travaillée, apportant parfois une touche plus rock à l’album.

 

La contribution du pianiste Kinga SZABO a constitué un atout supplémentaire intéressant dans l’écriture des pièces « Of Clocks And Clouds » et « The Last Whale ». Ces deux pièces sont d’ailleurs parmi mes préférées, en plus de l’épique « Kill The Robots » qui à elle seule frôle les 30 minutes. De plus, SOSTAI se tire quand même bien d’affaire au chant, même si je dois admettre qu’il m’a fallu plusieurs écoutes avant de m’habituer à son timbre plutôt hors du commun. SOSTAI arrive tant bien que mal à véhiculer le message désiré à son auditoire.

 

D’un point de vue plutôt positif, certaines chansons m’ont rappelé le groupe ambiant et post-rock ukrainien The Best Pessimist. Pour sa part, la pièce « No More Time » m’a tout de suite fait penser à « High Hopes » de Pink Floyd. Malheureusement, cette chanson est définitivement trop longue. Il saute aux oreilles que le compositeur avait plus d’inspiration au niveau des paroles que pour la musique au moment où cette chanson a été écrite et c’est un peu dommage. Pour leur part, les ballades de l’album sont plutôt intéressantes. L’introduction de la pièce « As Here As Ever » ainsi que ses solos de guitare ne m’ont pas laissé indifférent. Au contraire, ces parties ont su rehausser mon intérêt pour l’album, malgré le fait que je ne sois pas particulièrement un grand amateur de ballades.

 

En conclusion, cet album a ses forces et ses faiblesses. Votre niveau d’appréciation dépendra vraiment de vos goûts musicaux. Les amateurs de guitare peu critiques devraient apprécier cet album. Il s’agit là d’un effort auquel vous devriez donner une chance. N’ayez simplement pas de trop grandes attentes.