CHRONIQUE / REVIEW
tilt
hinterland
Releases information
Release date: June 30, 2016
Format: Digital, CD
Label: Tilt Music
From: UK
9,6
CHRONIQUE / REVIEW
CD
Voici un album prometteur fruit d’une longue gestation (le groupe y travaille depuis 2009). La prémisse est intéressante Steve Vantsis a longtemps été un compère de l’ineffable Fish y allant même de co-composition sur les albums plus récents vers les années 2000. Tant en studio que sur scène Vantsis a réuni d’autres musiciens du groupe accompagnant Fish et nous offre cette cuvée personnelle sans Fish (il aurait pris sa retraite). Ils ont fait un EP puis une version acoustique mais on a droit maintenant à l’album fini tout garni. A la première écoute on entend surtout le rock. Un rock très serré, haut tempo métal doux. L’apport de Vantsis se retrouve dans les atmosphères et les effets spéciaux et campe définitivement le groupe du côté prog. Rien de facile, une batterie incessante et énergique, des basses qui bondissent, et des ‘chops’ de guitare dignes du hard rock original. Les pièces sont longues et complexes. L’autre surprise vient de la voix juste et solide de Paul Dourley qui est suffisamment présente pour captiver notre intérêt.
L’album est soutenu, égal et sans faille. Les paroles ont une profondeur et un aspect social intéressant. La thématique traite vaguement de la religion et de la possibilité que Dieu n’existe pas et que nous nous retrouvons seul dans l’univers. Voici d’ailleurs un extrait en anglais de la dernière pièce : ‘Is there no God, its our worst fear. There are no thoughts, just what we hear. Trust one man, the almighty one
His presence a myth, his love a lie.’ On est donc dans du rock existentialiste qui pourrait être déprimant mais c’est plutôt mélodique et certainement captivant.
La facture musicale est experte, les musiciens accomplis et l’ingénierie superbe. Je porte votre attention sur le sublime solo sur ‘Bloodline’ gracieuseté de Monsieur John Mitchell (Lonely Robot) qui m’a brièvement et agréablement rappelé Ritchie Blackmore de Deep Purple. A l’écoute répétée on remarque de plus en plus le travail élaboré de Vantsis avec ces boucles digitales créant des paysages sonores très réussi et originaux qui se marient bien avec le rythme des guitares. La pièce d’introduction et de conclusion ‘_Assembly et Disassembly_’ forme une petite suite. Le morceau ‘Hinterland’ est un peu bruyant et détonne avec la suite qui est plus intime, mélancolique et d’un tempo plus lent. ‘ No Superman’ est plus accessible et rock classique mais bien rôdée entraînante et sert la table pour la voix de Dourley. ‘Growing Colder’ est une ballade classique superbe et triste. ‘Strontium Burning’ est dans le même moule. Ma favorite est Bloodline avec ces claviers drones et ses accords de guitares triomphants. Mais pas très loin de la suite ‘Assembly-Disassembly’.
Bravo pour cet opus rock. Un coup de cœur et un album qui se retrouvera dans le top 10 de l’année sur plusieurs listes dont la mienne. Ce n’est pas du Fish ou du Marillion. C’est plus proche de Dream Theater, Porcupine Tree, Lee Abraham, John Wesley et ces autres néo-rockers britanniques qui savent nous délecter. Bienvenue et longue vie à TILT.
Musiciens / MUSICIANS :
Steve Vantsis: Basse, guitares, claviers, programmation
Dave Stewart: Batterie et percussion
Paul Humphreys: Guitares
Paul Dourley: Voix
Robin Boult: Guitares acoustiques
Invités: John Beck – piano, orgue, Nick Robertson –guitares, John Wesley – guitares électriques d’appoint (No Superman), Irvin Duguid – Claviers (No Superman), John Mitchell- solo de guitare (Bloodline)
PISTES / TRACKS
1. _Assembly (8:56)
2. Hinterland (8:00)
3. Against the Rain (5:02)
4. No Superman (4:29)
5. Growing Colder (6:25)
6. Strontium Burning (5:01)
7. Bloodline (9:03)
8. Disassembly_ (9:04)