CHRONIQUE / REVIEW

CD

Bienvenus dans le monde magique de Samurai of Prog. Les connaissant (mal) d’une oreille inattentive j’ai eu la chance de creuser plus profond dans leur dernier opus ‘Lost and Found’ un imposant recueil de trésors ancients qui remplissent les presque deux heures de cet album double. Le concept est original ; tel des archéologues ils retracent des morceaux moins connus et les refont dans toute la splendeur technologique de notre siècle. Tous les instruments favoris du prog s’y retrouvent, des claviers (orgues dominants, envolées synthés, mellotrons planant), des flûtes, des arrangements symphoniques, des guitares, du violon, des carillons et quelques surprises. Les pièces sont complexes à souhait, longues et variés.

En fait en retrouve 3 albums. Le premier CD nous offre une belle brochette dans des styles variés où ressortent l’excellent ‘Preludin’ instrumental et le fantastique ‘Inception’ un voyage de 20 minutes d’une fusion Yes/Genesis subtile et enlevante. Un must. Le deuxième CD est un compte de fées –de magiciens en fait,   qui en un album double en soi. Une seule pièce ‘The Demise’. On a droit a une narration en introduction puis un long (presqu’une heure) voyage initiatique très symphonique qui réserve son lot de surprise.  Bien sûr il y a des longueurs et des détours mais des perles et des moments sublimes. Cet opus est une composition du groupe mythique américain Quill et capture toute l’énergie du prog symphonique en ébullition des années soixante-dix.  C’est en fait une suite d’une trentaine de parties qui joue en continue. Bien sûr ce sera prétentieux, grandiloquent et un peu puéril mais rappelez vous le lièvre qui a perdu ses lunettes sur ‘Passion Play’ de Tull,  c’était un des styles de l’époque. Mais dans ce contexte délirant, les orgues coulent et les humeurs changent et le voyage continue…

La qualité sonore est exquise. On remarquera le souci du détail et la maîtrise des instruments. La touche artistique de l’ensemble est indéniable jusque dans la présentation, comme en fait foi l’art de Ed Unitsky qui décora les albums entres autres d’Unitopia et The Tangent.

En somme, un gros merci à nos courageux Samurai pour faire revivre cette époque et réanimer ces œuvres moins connus. Amateurs de prog symphonique sortez votre carte de crédit sans hésitation. Un excellent album. Leur meilleur à date.