CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Dans le monde de la musique progressive, le groupe Polonais Riverside est familier par la plupart. Il fait partie de cette vague de formations qui, dès le début des années 2000, proposaient une forme de Rock progressif lourd et sensitif et dont les références se situaient largement et sans s’y limiter, entre le Prog classique des années 70 jusqu’aux essences même du Heavy Metal et parfois jusqu’au Dark Metal. Plusieurs groupes ont vu le jour durant cette période et certain comme Riverside, on sut être proactif envers leur musique et nous offrir des répertoires variés et très intéressant.

 

C’est certain que pour moi, avoir la chance de chroniquer un album de Riverside c’est un peu comme un cadeau de noël qu’on attend avec impatience. Premier projet de Riverside depuis le triste décès en février dernier du guitariste Piotr Grudziński, « Eye of the Soundscape » prend une signification totallement différente. Premièrement, il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un album traditionnel ou une continuité logique à ce qu’s’y s’est fait dans le passé. Il s’agit d’un projet servant en quelque sorte, à clôturer une période bien précise. Cette période représente le sujet principal et conceptuel des paroles des 3 derniers albums : « Anno Domini High Definition, Shrine of New Generation Slaves et Love, Fear and the Time Machine ». Cette « Crowd Trilogy », telle qu’appelée par Mariusz DUDA, propose des sujets tels que le temps et le monde dans lequel nous vivons ainsi que les relations sociales et digitales. Il faut aussi se souvenir que les 3 premiers albums du groupe ont aussi formés une trilogie soit celle intitulée « Reality Dream Trilogy » alors que le principal sujet était celui des problèmes psychologique.

 

Pour les fans et connaisseurs, Eye of the Soundscape ne vous sera pas totalement inconnu. Si vous aviez les versions longues des derniers albums incluant les pièces bonus, vous aurez déjà entendu plusieurs pièces ou parties de celles-ci. En effet, ce nouvel album consolide cette trilogie en regroupant environ 50 minutes de matériel bonus instrumental et y ajoute environ 50 minutes de nouveau matériel comprenant 4 nouvelles chansons et certaines modifications aux pièces déjà existantes. Riverside nous démontre, avec ce nouvel opus, une toute nouvelle facette de leur personnalité et de leurs habiletés musicale. Le trio illustre qu’ils sont en mesure d’approfondir leur créativité et offrir un son d’avantage ambiant, instrumental et électronique. Il s’agissait d’un rêve de longue date pour les membres du groupe de proposer du matériel sous une forme différente et évolutive. Certes, il ne faut pas s’attendre à ce que Riverside se dirige dans cette direction pour les prochains albums. Mariusz DUDA a déjà mentionner vouloir changer de direction et revenir à un son plus lourd. Bien hâte de voir la suite!

 

Maintenant vous vous demandez si cet album est pour vous. Voyez cela comme ceci… Si vous êtes un fan incontestable de Riverside, il vous faut cet album car sinon, c’est un peu comme si l’on vous refusait l’accès à la prolongation d’une partie de hockey après avoir assisté aux trois premières périodes. Si vous êtes à la découverte de cette formation Polonaise et désirez approfondir vos connaissances musicales, « Eye of the Soundscape » n’est certes pas l’album qu’il vous faut pour débuter. C’est le genre d’œuvre qui demande de l’ouverture d’esprit et le désir de creuser dans un univers qui n’est pas nécessairement celui qui nous est commun. Tel que précisé plus haut, il s’agit de musique ambiante ou les instruments traditionnels sont majoritairement électroniques plutôt qu’acoustiques et ou l’émotion du vocal est remplacé par les harmonies instrumentales. À déguster dans le calme avec votre meilleur vin !

 

Dernier point, j’aimerais féliciter Riverside pour avoir été voté « Anthem of the Year » qui est remis à la formation possédant la meilleure chanson de l’année. C’est avec la pièce « Towards the Blue Horizon » que le groupe a reçu ce prestigieux prix.