CHRONIQUE / REVIEW

CD

Non ce n'est pas un nouvogroupitalien !!! PANDORA nous propose ici son quatrième album en dix ans et j'en suis à ma troisième chronique pour eux ; j'avais bien aimé le deuxième cd "Sempre e Ovunque" et assez peu accroché au troisième "Alibi Filosofico" qui n'est pas honoré ici et c'est tant mieux......Ce quatrième s'avère un peu particulier puisqu'il reprend dans sa première partie, quatre titres issus des deux premiers albums de PANDORA sauf qu'ici les vocaux sont dans la langue de SHAKESPEARE au lieu de l'être dans la langue de DANTE ; nous avons ensuite une incursion dans un classique du progressif italien "Canto di Primavera", un morceau de BANCO avec l'intervention du claviériste Vittorio NOCENZI; la troisième partie est une relecture complète de quatre morceaux de quatre groupes essentiels du rock progressif.

Parmi les quatre titres venant du répertoire de base du trio piémontais, les nouveaux enregistrements sont globalement fidèles aux premières versions (il est compliqué de changer une mélodie), à titre indicatif, ceux qui avaient ma préférence avant sont les mêmes aujourd’hui. Le morceau d'ouverture "Always and Everywhere" est même supérieur à l'original grâce à son jeu de claviers et sa chatoyante finale sur "Fantasia in Pandora Major" mais il est très nettement raccourci puisqu'il n'atteint que huit minutes quand l'éponyme de "Sempre…" culminait à vingt-trois minutes. Pour la grande histoire et pour votre curiosité sachez que le 03.02.74 le GENESIS de l’âge d'or s'est produit sur scène à TURIN pendant leur " Selling England Tour", d'où l'intitulé du troisième morceau qui est mon préféré du premier tiers de l'œuvre présentée ici par PANDORA. A noter aussi le très beau violon solo d'Andrea BERTONI (IL CASTELLO DI ATLANTE) dans le quatrième titre "Drunken Poet's Drama", extrait du premier album du groupe en 2008.

La reprise du titre de BANCO DEL MUTUO SOCCORSO est un hommage appuyé évidemment à nos chers disparus (Francesco DI GIACOMO & Rodolfo MALTESE), honoré comme signalé auparavant par la présence de Vittorio NOCENZI pour un sémillant solo de mini moog. En ce qui concerne le troisième tiers, chacun y puisera ses préférences selon son histoire progressive personnelle,  "Second Home by the Sea" tiré de l'album de GENESIS "Genesis" de 1983 est ici pour moi bien supérieure à l'original, gouleyant et facile à mémoriser dans une version augmentée, le "Man of Thousand Faces" de MARILLION chanté par Emoni VIRUET (madame COLOMBO Junior à la ville) est plus roots et moins progressif que la version marillionesque ; difficile de vraiment comparer la reprise du yessien "Ritual" car le titre d'origine culmine à plus de vingt et une minutes et demeure un classique de la musique progressive intemporelle < Nous sommes du Soleil>, PANDORA ne reprenant ici que la seconde moitié pour onze petites minutes ; enfin la relecture du "Lucky Man" de ELP avec là aussi le chant féminin d'Emoni est fort plaisante et même plus, avec une guitare plus présente, des claviers dédoublés de grande classe dont un orgue ébouriffant et un moog magnifique, un titre lui aussi allongé ce qui en fait, une belle sucrerie idéale pour nos pavillons auditifs, clap, clap, clap, la star de l'album !!! Un hommage involontaire à Greg LAKE puisque enregistré avant sa disparition.

Pour ces dix ans, PANDORA mérite toute votre attention même s'il est quelquefois plus aisé de reprendre des titres existants que d'en composer de nouveaux.