CHRONIQUE / REVIEW

CD

Vingt et une longues années sans nouvel album, bien sûr nous pouvions croire à un arrêt définitif des activités musicales de NUOVA ERA et de son commandant en chef Walter PINI. Que nenni les amis, Walter est enfin de retour avec deux petits nouveaux à la section rythmique et le comeback du guitariste originel Alex CAMAITI, plus une nouveauté incongrue au premier abord, un chant dans la langue de SHAKESPEARE, curieux quand l'on sait que Walter PINI ne parle pas anglais !!! Le chant n'a jamais été un point fort de la formation transalpine, mais ça les habitués et les fans le savent donc ils (elles) ne seront pas surpris, l'oeuvre de NUOVA ERA étant très peu chantée, la gêne est insignifiante (le troisième morceau par exemple n'est chanté que deux petites minutes sur plus de douze).

Nous le savons, vous le savez, ils le savent…, oui chut !!! encore un concept album et celui-ci c'est un bien pansu, un bien ventru, rempli au maximum autorisé par le format cd, presque soixante-quinze minutes à avaler, six titres principaux, entrecoupés de cinq respirations instrumentales nommées " Carousel " 1/2/3/4/5. Ces courts intermèdes sont de vrais morceaux puisqu'ils cumulent à eux cinq plus de vingt minutes de musique dont la quatrième partie, la plus intéressante qui dépasse les six minutes et disons le tout de go ce titre est lumineux, c'est l'un des sommets de l'album. Autre sommet, le titre d'ouverture "Return to the Castle part one" où l'on reconnait immédiatement le son NUOVA ERA par la grâce du piano, la profondeur du mellotron et l'orgue obsédante de Walter PINI, la combinaison des trois instruments est tout simplement géniale (nous pouvons même ajouter un solo de moog bien dans l'esprit de ce que propose Walter en tant qu'instrumentiste soliste), un orgue que nous retrouverons tout au long de l'album. Notamment dans tous les longs titres ("The Dragon and the Knight", "The Castle"), je ne vais pas vous en faire tout l'inventaire, il vous suffira d'écouter. Dans "The Dragon and the Knight" justement, et à mi morceau le thème de guitare basse et de mellotron relayé par la six cordes est une pure merveille, réminiscent des premiers KING CRIMSON ou des premiers........NUOVA ERA. Cette guitare que l'on retrouve bien présente aussi dans "The Prophecy" en complément des multiples claviers de Master PINI et bien soutenue par les deux jeunots de la base rythmique, ce sera néanmoins le titre le plus difficile d'accès sur l'ensemble de l'oeuvre, le chant étant toujours le bat qui blesse.......(ce sera aussi le cas pour la septième pièce "The Castle").

NUOVA ERA maintient donc son haut niveau qualitatif que nous avons connu par le passé, une référence incontournable du rock progressif italien (RPI) depuis maintenant trois décennies et surtout une formation immédiatement reconnaissable pour les plus vieux fans de la planète progressive, ce qui n'est pas le moindre de leur mérite.