CHRONIQUE / REVIEW

CD

Voici un groupe que j’aime bien et qui bosse depuis bien des années. Félicitations d’ailleurs pour avoir été reconnus par l’équivalent du temple de la renommée du rock en Norvège. Ils nous reviennent avec « Here Be Monsters » un album sur une thématique un peu plus sombre mais encore bien réussi. Le duo Sather/Ryan sont tellement en phase qu’ils donnent l’impression de jouer les yeux fermés. Le groove psychédélique riche et planant qui les caractérisent est toujours au rendez-vous.

Toutes les pièces ont un intérêt et la pièce maîtresse est sans aucun doute, « Big Black Dog », avec près de 18 minutes d’exploration sur le thème de la déprime (et des longs hivers norvégiens sans doute…). Contrairement à Steven Wilson qui lui est franchement déprimant l’approche MOTORPSYCHO est plutôt pastorale et rappelle Pink Floyd précoce voire par moments Moody Blues et est plus nostalgique que noire. « Big Black Dog » vaut certainement votre écoute avec une progression simple, des mellotrons, des tremolos et une construction géniale surtout quand les guitares prennent le dessus en leitmotiv sublime. « Lacuna/Sunrise » est plus enligné avec le style indolent des albums précédents, imaginez un buzz de bière dans un hamac sur la plage. « Running with Scissors » est plus vigoureux mais reste ouatée, on remarquera le côté plus acoustique. « Spin, Spin, Spin » est en fait un remake d’un morceau psychédélique américain créé en 1968 du groupe H.P. Lovecraft, assez fidèle à l’original et toute en délicatesse.

En somme un album qui ne déçoit pas, égal, satisfaisant, relaxant et gratifiant et plus facile d’accès que « Death Defying Unicorn ». Meilleur que « Behind the Sun », je ne crois pas, mais pas loin derrière. Si vous ne connaissez pas, essayez-les. Ne vous faites pas intimider par le nom et le curriculum métal car leur son a beaucoup évolué et ils ont le don de combiner jazz, folk, et psychédélique dans un tout bien plaisant.