CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

KANSAS !!! Le retour d'une légende ou plus exactement la résurrection d'une légende, oui, rien de moins........votre réaction immédiate, il est fou le chroniqueur, il se moque de nous. Eh bien non, mesdames et messieurs, après avoir écouté six bonnes fois, le nouvel album de la formation de TOPEKA (au KANSAS bien sûr) et sans parti pris, nous voici en face de la meilleure œuvre produite par nos amis américains depuis........"Point of Know Return" au moins et cette fois ci plus de Kerry LIVGREN, plus de Steve WALSH, plus de Robbie STEINHARDT, la légitimité du nom KANSAS se retrouve sur les épaules de Phil EHART et de Rich WILLIAMS.

 

Coté musiciens, il est incontestable que les nouveaux venus ont apporté au noyau dur existant, un regain de vitalité (c'est même peu dire) qui bénéficie à tous, les quatre premières minutes du disque suffisent à s'en apercevoir tant ce "With This Heart" a tout d'un méga hit en puissance, oui je parle de hit car KANSAS nous plonge avec "The Prelude Implicit" dans une œuvre progressive teintée d'AOR..........ne fuyez pas, vous les ayatollahs du prog et écoutez. "Visibility Zero" puis "The Unsung Heroes" passent crème, deux titres d'une confondante aisance et d'une remarquable facilité mélodique, l'énergie est au rendez-vous, là on sent bien sur la très grande expérience du groupe (bientôt un demi-siècle d'existence). Avec un dithyrambique travail de David RAGSDALE au violon (fort frétillant) pour le premier, comme pour le second (plutôt caressant ici le violon) et c'est loin d'être fini...... "The Rhythm of The Spirit", le premier long titre s'envole vers "Leftoverture" carrément, en nous proposant un duel de guitares assassin (Rich WILLIAMS et le nouveau venu Zak RIZVI) ; nous y découvrons aussi David MANION, son piano discret et délicat et son orgue Hammond flamboyant, au son profond et chaleureux, oufti les amis, ça pulse dur au KANSAS, petit duo de mellotron et de guitare basse (Billy GREER) pour entériner l'affaire. Évidemment le semi acoustique "Refugee" a des allures de "Dust in The Wind", Ronnie PLATT, par ailleurs excellent chanteur tout au long de ce nouvel album, nous la fait à la Steve WALSH, leur timbre vocal étant on ne peut plus proche, un incontournable pour la scène quand il faudra aérer le show.

 

Que dire du plus long titre "The Voyage of Eight Eighteen" ? Incontestablement un indispensable de KANSAS dans leur longue carrière, un must à écouter et à réécouter sans relâche et sans lassitude tant ce morceau est d'une beauté à couper le souffle, mélodie posée, chant délicat, lyrisme exacerbé (ah ce violon !), simplement fabuleux......  Le duel de guitares assassin, nous le retrouvons pour "Summer" agrémenté du violon en fusion de David RAGSDALE 'eh oui encore lui) ; malgré son indéniable efficacité, ce sera la pièce que j'apprécie la moins. Retour au sommet avec l'avant dernier morceau "Crowded Isolation", ça déboule fort dans vos enceintes (ah oui il faut écouter KANSAS sur une chaine haute-fidélité, sinon l'intérêt est limité…), le passage de synthétiseur à mi morceau est à apprendre dans les écoles (David MANION ou Ronnie PLATT ?), encore un retour gagnant vers "Leftoverture", ce titre devrait vous rappeler "Miracles Out of Nowhere".

 

La formation étasunienne clôture les débats avec une pièce instrumentale (ce qui est très rare pour KANSAS) "Section 60" qui met encore une fois le violon en vedette (américaine !!!) et ce sont les tambours de la guerre de Sécession de Phil EHART qui résonnent dans nos têtes pour un final calme et apaisé.

 

Un dernier mot pour les "crédits" ; la majeure partie des titres sont composés par Zak RIZVI, Phil EHART et Ronnie PLATT avec des apports occasionnels des autres membres du groupe.