CHRONIQUE / REVIEW
dewa budjana
zentuary
Releases information
Release date: October 14, 2016
Format: Digital, CD, Vinyl
Label: Flavored Nations / Moonjune Records
From: Indonesie / Indonesia
9,2
CHRONIQUE / REVIEW
CD
Le bon Jazz ne se fait pas seulement du côté de l’Amérique, il se fait de l’autre côté aussi ! Guitariste Indonésien ayant été connu avec son groupe de musique alternatif Gigi en 1994, Dewa BUDJANA nous arrive cette année avec un album dans un style tout à fait différent : “Zentuary”. L’album, qui est son dixième en solo, a été sorti sous Favored Nations, le label de Steve VAI qui a comme but principal de nous faire découvrir d’excellents guitaristes et distribué chez Moonjune Records. L’album contient de nombreux artistes invités dont l’un des oncles du jazz : Jack DeJOHNETTE, mieux connu comme ayant été le batteur du grand Miles Davis au début des années 70. S’étalant sur 2 CD avec 12 pistes au total, il nage surtout dans les eaux jazz mais a toutefois d’excellent moments progressifs fusionnés avec de la musique indienne, question de nous partager un peu de son patrimoine !
“Dancing Tears” nous envoie directement en Inde et nous accueille avec une guitare et des chants indiens. Mais ne vous méprenez pas, la suite de la chanson continue avec une mélodie très technique qui risque de vous rester en tête quelques temps. L’album est presque entièrement instrumental, les parties vocales sont surtout utilisées en guise d’atmosphère ou sont simplement récitées. Plusieurs chansons sont en fait des hommages fait par l’artiste. La très réussie “Solas PM” est dédié à une de ses idoles, le grand Pat Metheny. Tout comme l’excellente “Manhattan Temple”, on a droit ici à ce qu’est la base du jazz c’est-à-dire, une totale liberté chez les musiciens. On a d’ailleurs de merveilleuses performances individuelles de la part de Gary HUSBAND au piano, Danny MARKOVICH au Saxophone Soprano et de Tim GARLAND au Saxophone Tenor. “ Lake Takengon” est ma préférée de l’album, elle nous fait revenir en pleine Indonésie avec des vocalises en guise d’introduction pour mieux nous amener vers la mélodie la plus agressive de l’album à la guitare ; c’est sauvage mais exotique à la fois ! Certains passages peuvent nous rappeler Frank Zappa avec ses harmonies vocales et guitaristiques. Les solos de clavier de HUSBAND sont à écouter. La mort de la mère de BUDJANA juste avant le début de l’enregistrement de l’album donna naissance à “Suniakala” en guise de dernier hommage. Tony LEVIN à la basse, brille particulièrement sur cette chanson avec un doigté tout en douceur et ajouté la participation de l’orchestre symphonique Czech ce qui donne un résultat tout simplement touchant et merveilleux! Pour clore le premier CD, nous avons droit à une reprise d’une chanson de Stick Men, l’un des groupe de Tony LEVIN, “Crack in the Sky”. C’est une adaptation plus indienne et jazzée qui nous est présentée. D’ailleurs Levin a d’ailleurs fait traduire les paroles en indien, et c’est très réussi, elle colle parfaitement à l’ensemble de l’album.
La seconde partie de l’album commence avec une pièce un peu plus progressive, “Pancaroba”. Elle évoque une période difficile avec son ancien groupe Gigi, cela expliquerait peut-être la rythmique plus agressive à certain moment. L’inspirante et très douce “Dedariku” est une pièce qui est dédié, cette fois-ci, à sa femme et ses 2 enfants. D’une durée de plus de 10 minutes, elle contient aussi, selon moi, les meilleurs solos de guitare de l’album. “Ujung Galuh” nous revient vers un son plus jazz mais tout aussi excellent! La participation de Guthrie GOVAN pour le solo de guitare de la chanson, un peu timide et très abstrait, m’a un peu déçue. Je m’attendais à beaucoup plus de lui qui nous a habitué à beaucoup plus de techniques et d’émotions brut avec Steven Wilson. “Uncle Jack” finalise parfaitement l’album, “Zentuary” est surtout une petite conclusion avec l’orchestre symphonique, avec un son très jazz fusion comme il s’en faisait dans les années 70. L’oncle Jack DeJOHNETTE nous livre ici de très bon solos de piano explosif, déjantés mais tout aussi mélodieuse. On entend l’expérience dans cette chanson!
Avec cet album, Dewa BUDJANA nous a prouvé qu’on pouvait encore réinventé le jazz tout en restant très technique et accessible. Si vous aimez les premiers albums solo de Steven Wilson, vous ne serez surement pas trop dépaysé. Le mot “Zentuary” est un terme qu’il a inventé qui est un hybride de Zen et Sanctuary. S’il y a vraiment une musique comme celle-ci dans les sanctuaire, alors je veux y être à tous les jours! Attention : cet album risque de vous donner une forte dépendance après chaque écoute...
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Musiciens / MUSICIANS :
- Dewa Budjana / all guitars, soundscapes
With
- Tony Levin (Peter Gabriel, King Crimson) / electric upright NS Design bass (except 1/6, 2/6), Chapman Stick (1/6)
- Gary Husband (Allan Holdsworth, John McLaughlin) / drums (1/1, 1/2, 1/4, 1/6, 2/1, 2/4, 2/5), keyboards & acoustic piano (except 2/5, 2/6)
- Jack DeJohnette (Keith Jarrett, Miles Davis) / drums (1/3, 1/5, 2/2, 2/3), acoustic piano (2/5)
- Danny Markovich (Marbin) / curved soprano sax (1/2, 2/4)
- Tim Garland (Chick Corea, Bill Bruford) / tenor sax (2/2)
- Guthrie Govan (The Aristocrats, Steven Wilson) , guitar solo (1/4)
- Saat Syah / custom made Indonesian suling flute (1/6, 2/3)
- Ubiet / vocals (1/3)
- Risa Saraswati / vocals (1/6)
- Czech Symphony Orchestra conducted by Michaela Ruzicková (1/4, 2/6)
PISTES / TRACKS
CD1
1. Dancing Tears (9:11)
2. Solas PM (9:18)
3. Lake Takengon (7:45)
4. Suniakala (8:40)
5. Dear Yulman (8:21)
6. Crack In The Sky (7:36)
CD2
1. Pancaroba (8:12)
2. Manhattan Temple (10:00)
3. Dedariku (10:45)
4. Ujung Galuh (7:05)
5. Uncle Jack (10:50)
6. Zentuary (2:50)