CHRONIQUE / REVIEW

CD

Un peu Peter HAMMILL / VAN DER GRAAF GENERATOR, un peu PINK FLOYD, un peu GENTLE GIANT, avec une touche éclectique propre à lui, Daymoon est d’abord et avant tout la création du portugais Fred LESSING, le seul membre original du groupe restant. Daymoon existe depuis plus de 30 ans, portant d’abord le nom de Dead Landscape puis de Por Ter Lido Mal O Mapa avant d’adopter son nom actuel. Pas nécessairement accessible à tous, la «Croix Brisée» (Cruz Quebrada) se veut un mélange de chansons et de styles très différents agrémentés de sons et de narration. Oserez-vous explorer la musique de ce créateur hors-norme?

L’album autobiographique est séparé en 2 parties : OUT et IN. Les pièces de OUT furent composées un peu avant et après la mort de la bien-aimée de LESSING des suites d’un cancer du côlon. IN se veut un ensemble de pièces composées alors qu’il (LESSING) se rebâti une vie après la perte de sa bien-aimée. «Cruz Quebrada» est un mélange de bruits, de sons ambiants et d’instruments. Sa confusion et la peine ressenti lors de l’annonce du décès de la femme de sa vie se sent. «Fish Dissected» ressemble à certaines pièces de Peter HAMMILL au début et même un peu GENTLE GIANT à partir du milieu de la pièce jusqu’à la fin. Un peu sombre, mais une bonne pièce. «Where It Hurts Most» me fais penser à quelques pièces de l’album The Wall de PINK FLOYD (Nobody Home ou Vera Lynn) mais avec la touche personnelle de LESSING. J’aime bien. «Shipwreck» aussi a des touches FLOYDiennes (chant / guitare), mais le style de chant se rapproche aussi de Steven WILSON sur ses albums de PORCUPINE TREE d’avant In Absentia. «Whalebone» me fais penser à du Leonard COHEN par le chant et l’arrangement musical. Noire, triste et efficace. «Over The Cliff» a des airs de PAIN OF SALVATION. Court et précis. «Thyme» aussi a le côté sombre et nostalgique de certaines pièces des groupes PAIN OF SALVATION, PINK FLOYD et même Steven WILSON. J’aime bien. «The River» est une suite composée de 9 pièces qui montrent la reconstruction de la vie de LESSING. Ca débute avec «Mummy», une chanson de 01 :04 avec guitare acoustique, suivi de «The Single Most Expensive Kiss In The World» : une chanson avec un style un peu irlandais et qui me fait penser à plusieurs pièces des albums The Wall et The Final Cut de PINK FLOYD. Moins noire et plus accessible à l’écoute. Puis vient «Headlong», un bout instrumental Prog-Rock qui nous amène dans ce que LESSING lui-même appelle «des temps de folie».  S’en suit «I Abraham» et «Bonne Voyage», une paire de pièces du style de Peter HAMMILL. C’est bon! «Ghost» et «Severance & Down Falls» sont plus rythmé et, surtout, plus coloré avec le bout instrumental et le solo de trompette presque déjanté! «Indian White» est une pièce pleine d’espoir où la guitare acoustique prend beaucoup de place avant de laisser la place pendant la dernière minute au piano et la clarinette. Jolie. «Onward» est la dernière partie de cette suite : guitare acoustique à l’avant, chanson d’espoir et de bonheur, cris d’enfants jouant. Belle façon de terminer un album quand même assez lourd émotionnellement.

Ce n’est pas un album à écouter lors d’un souper entre amis. C’est un cri du cœur, un exutoire. Les paroles renforcissent la musique et non l’inverse, ce qui est, à mon avis, assez rare.