CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

J’ose vous dire en début de chronique que quelquefois nous (les chroniqueurs) sommes confrontés à certains défis, « Floating Element » est un de ceux-là. Pour ceux qui connaisse le style krautrock des années 70, vous avez certainement entendu parler ou lu quelques articles sur le groupe Can qui a fait la pluie et le beau temps pendant plus d’une décennie. Et du coup vous savez qui est Damo SUZUKI, il est né au Japon, il débarque en Europe vers la fin des années soixante et il fait son bonhomme de chemin pour en arriver à devenir le chanteur du fameux groupe Can. Il a eu le privilège d’apparaitre sur des albums majeurs dans la discographie de cette formation, pensons à « Tango Mango » (1971), « Ege bamyasi » (1972) et « Future days » (1973). Revenant à monsieur SUZUKI, après avoir disparu pour vivre d’autres aventures musicales, il débute une carrière solo dans les années 80, puis il fonde le Damo SUZUKI’s Network d’où émergera plusieurs albums. En 2007 il s’associe au collectif Elysian Quartet pour une performance musicale qui a lieu à Londres. C’est de cette performance que nous allons parler. 

 

C’est la sortie de cet album "Floating Element" qui retrace la deuxième partie du concert et qui ne sort que cette année. Mais avant d'attaquer le morceau, un petit mot sur l'Elysian Quartet. Cet orchestre londonien de musique contemporaine existe depuis une quinzaine d'années et s'est fait une spécialité d'accompagner des artistes rock ou des musiciens électroniciens pour créer des choses peu banales sur le plan sonore. Ses membres permanents sont Emma SMITH, Jennymay LOGAN, Laura MOODY et Vince SIPPRELL. Ce dernier s'est malheureusement suicidé l'année dernière, à l'âge de 35 ans. Vince SIPPRELL ne verra donc pas la sortie de cet album qui est un exercice audacieux d'avant-gardisme qui ébranle notre conception de ce qu’est la musique standard. Les violonistes et violoncellistes de l'Elysian Quartet collent de très près aux écarts vocaux de Damo SUZUKI qui réalise l'exploit de chanter et de déblatérer dans un anglais disons basique pendant plus d'une heure. Le morceau "Floating Element" passe ainsi par des phases rythmiques diverses mais est hanté à tout moment par la voix tantôt acide, tantôt douce de monsieur SUZUKI.

"Floating Element", si je ne m'abuse, établit un record, celui de la chanson la plus longue de l'histoire du rock, les 76 minutes de "Floating Element" les dépassent toutes. Essayez seulement de retenir un moment de cet album puis de le fredonner, vous m’en reparlerai.

 

Je n’ai pas besoin de vous dire que l’œuvre est une expérience avant-gardiste bien faite mais qui ne conviendra pas à toutes les oreilles.