top of page

CHRONIQUE / REVIEW

ENTREVUE / INTERVIEW

CARPE DIEM

CIRCONVOLUTIONS

Releases information

Release date: November 6, 2015

Format: CD

Label: Musea Records

From: France

8,0

CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

J’ai vraiment été surpris et excité d’apprendre qu’un troisième album du groupe mythique CARPE DIEM était sorti après quarante ans de silence. Je tiens à préciser que j’ai découvert CARPE DIEM grâce aux rééditions de leur deux albums parus initialement en 1976 pour « En Regardant Passer le Temps » et 1977 pour « Cueillie le Jour ». Les deux albums ont été réédité par Musea au milieu des années 90. Autre surprise importante, le groupe est quasiment le même qu’à l’époque, il s’agit de Christian TRUCHI, Alain FARAUT, Gilbert ABBENANTI et Claude Marius DAVID, ce dernier est décédé en 1980. Les deux autres qui se sont joints aux autres sont Georges FERRERO et Gérald MACIA. En lisant l’entrevue avec Christian TRUCHI on apprend qu’il y avait un troisième album en chemin mais qu’il ne s’est jamais réalisé. Alors quarante ans plus tard le voici enfin et il a pour titre « Circonvolutions ».

 

Disons tout de suite que l’album contient deux longues suites qui ont été mixées et masterisées en 2015, elles ont été initialement enregistrées en 1978 lors de spectacles et elles devaient être intégrées au troisième album qui n’est jamais venu. La première piste, « Along the Great Wall », m'a un peu inquiété avec son introduction des années 80, mais heureusement elle est rapidement arrosée par un progressif jazzy, qui est une des caractéristiques du groupe. « Conte de saxs » est un duo de saxophone, elle me rappelle un peu le style de Grover Washington à certains moments. « Tibetan Monument » est la première pièce chantée. La musique est à l’avant plan, même si le chant est bien exécuté. Le sax, la guitare et les claviers alternent leurs moments privilégiés dans un rythme entrainant. La pièce titre est instrumentale et elle débute avec un motif de séquenceur, puis arrive le saxophone, la batterie, la guitare, les synthés et l’orgue à différents moments de la piste. C’est une très agréable composition, intrigante dans son introduction, surtout en raison du travail du saxophone et des claviers. Puis le tout démarre, saxophone en avant. Le cœur de la piste est plus lent avec en particulier ses sonorités de claviers répétitifs, les présences de la guitare et du saxophone. Quant à en parler, écouter la finale magistrale avec le saxophone. « L'imagerie Fantastique » avec ses onze minutes, est l'une des deux pistes enregistrées en direct en 1978, et elle est la plus longue piste de l'album. Le début est tout en ambiance, puis les claviers entre en jeu. Après quelques minutes, la batterie intègre la pièce, mes souvenirs reviennent à la surface avec tout ce que j’aimais de CARPE DIEM. La seconde moitié est l’affaire du saxophone et du chant accompagnée par une guitare timide mais efficace. « Namire » est un beau solo morceau de guitare acoustique réalisé par Gérald MACIA. Il me rappelle un peu le jeu de Steve Hackett. « Wedding Day » est une piste chantée dans un style jazzy relaxe. Le jeu du saxophone et de la flute est surprenant. « Jardin de verre » est l'autre piste enregistrée en 1978. Son introduction est presque classique avec le violon, la flûte et les synthés, puis se transforme en ce que CARPE DIEM fait de mieux. Le rythme est soutenu avec la participation de tous les musiciens qui nous transmettent leur plaisir de jouer.

 

En conclusion, « Circonvolutions » est un album dès plus agréable à écouter, pas trop compliqué, juste assez épicé pour vous demander une écoute attentive et des écoutes subséquentes. Chacun des titres est joué de main de maître, tout coule sans accroc. Si vous ne connaissez pas CARPE DIEM c’est l’occasion de le faire.

Musiciens / MUSICIANS :

 

- Christian Truchi / piano, keyboards, lead vocals

- Alain Faraut / drums- George Ferrero / bass, vocals, guitar

- Gilbert Abbenanti / guitar & e-bow

- Gérald Macia / acoustic & electric guitars, violin

- Claude-Marius David / tenor & soprano sax, flute, percussion (5, 8)

 

Guests:

- David Amar / soprano sax, flute

- Manu Di Costanzo / alto & tenor sax, clarinet, flute

- Mélodie Truchi / vocals, snare drum

PISTES / TRACKS

 

1. Along The Great Wall (5:36)

2. Conte De Saxs (3:23)

3. Tibetan Monument (5:14)

4. Circonvolutions (7:51)

5*. L'imagerie Fantastique (11:00)

6. Namire (2:37)

7. Wedding Day (3:40)

8*. Jardin De Verre (10:27)

 

Richard Hawey - Mars 2016

ENTREVUE / INTERVIEW

Carpe diem

WITH: CHRISTIAN TRUCHI

12 MARS 2016

 

Avec ces deux magnifiques albums, respectivement intitulés "En Regardant Passer Le Temps" (1975) et "Cueille Le Jour" (1976), CARPE DIEM a laissé son empreinte musicale, et résiste au temps qui passe. CARPE DIEM offre un rock progressif très sophistiqué difficilement classable dans une quelconque catégorie. CARPE DIEM présente des sonorités diversifiée en raison de la présence d’instruments à vent (flute et saxophone). On peut dire qu'ils ont un son progressif symphonique typiquement français que typiquement français. Nous sommes fin 2015... le nouveau CARPE DIEM sort en ce mois de Novembre avec "Circonvolutions" et vous réserve des surprises aussi bien esthétiques que musicales de toutes beauté. En apprenant que cette formation française faisait un retour je n’ai pu résister à l’envie de demander à M. Christian TRUCHI de répondre à mes questions.

 

PR - Avant de commencer je tiens à vous dire merci d’avoir accepté mon invitation à répondre à ces quelques questions.

 

PR – Le dernier album de CARPE DIEM remonte à 1976 avec « Cueille le Jour Â», quels sont les raisons qui vous ont motivé à reprendre le collier aujourd’hui ?

 

CT - En 1978 un 3ème album était en préparation. Il devait sortir chez EMI mais les nouvelles tendances de l’époque (punk, disco) on fait changer d’avis la maison de disques et le projet n’a pas pu aboutir. Après les deux dernières années de tournées, le groupe n’avait plus les moyens de progresser et nous décidâmes de dissoudre le groupe fin 1979 après 10 ans d’existence. Les deux premiers albums de Carpe diem sont ressortis remasterisés en 1993 et 1994 au format CD. Cette nouvelle sortie via Musea Records relayée par des labels un peu partout dans le monde (Europe, Japon, Australie, etc.…) et plus tard l'arrivée du Web ont permis à la musique de Carpe Diem de continuer à exister et d’être de plus en plus appréciée.

 

En 2014 Bernard Gueffier directeur de Muséa me proposa de sortir ce 3ème album inachevé en le complétant avec des enregistrements d’archives. Ma proposition à Muséa fût la réalisation d’un ‘’véritable’’ album studio composé de morceaux inédits. ‘’Circonvolutions’’ est le résultat de cet accord qui a permis de terminer en 2015 un album commencé en 1978.

 

PR – Sur « Circonvolutions Â» on retrouve les mêmes cinq musiciens qui étaient présents sur l’album de 1976, est-ce que cela a été difficile de les convaincre de revenir ?

 

CT - Si effectivement, Alain Faraut, Gilbert Abbenanti Claude Marius David et moi même avons enregistré les 2 albums précédents, Georges Ferrero et Gérald Macia ont intégré le groupe, respectivement en 1977 et 1978.

Georges Ferrero rentre d’abord comme guitariste puis remplace en 1978 Alain Bergé à la basse. Alain Bergé désirant se consacrer uniquement au management. Gérald Macia, guitariste/violoniste, intègre alors CARPE DIEM

De 1977 à 1979, les dernières tournées du groupe et la préparation du 3ème album en 1978 se sont faites avec eux.

 

J’ai donc contacté chacun des musiciens pour leur parler du projet de 3ème album et  leur faire écouter les titres existants restaurés et masterisés.

 

Ensuite je voulais avoir leur avis sur des nouveaux titres que j’avais commencé à travailler. Je savais que certains d’entre eux correspondaient parfaitement à l’univers de Carpe Diem, notamment ‘’ Conte de Saxs ‘’ que j’avais écrit en hommage à Claude Marius David (Saxophoniste, flûtiste, sur les 2 albums précédents) décédé en 1993.

 

Leur enthousiasme fût immédiat et leur implication totale, un peu comme si "nous nous étions quittés la veille"...

 

Début novembre 2014 la décision de terminer cet album était prise.

 

PR – Vous voulez nous présenter « Circonvolutions Â» ? Est-ce qu’il y a une explication au titre de l’album ?

"Circonvolutions" est directement lié à l'histoire de CARPE DIEM.

 

CT - Il prend ses racines dans les années 70, s’imprègne et s’enrichit des évolutions musicales et technologiques, pour mieux nous emmener dans ce début de XXIème siècle.

 

Le 4ème morceau qui donne le titre à cet album est un ensemble de lignes ou de thèmes qui se répètent, s'entrecroisent et évoluent autour d'un axe rythmique et

temporel.  A deux reprises la clarinette de Manu Dicostanzo prend le thème principal et toutes ces circonvolutions basculent alors dans le passé …

 

Comme les circonvolutions du temps qui, par cycles, reviennent puis repartent vers le futur, le cycle porteur de ce groupe disparait en 1979 pour réapparaitre aujourd’hui.

 

PR – Selon votre expérience, est-il plus simple de faire de la musique aujourd’hui comparativement aux années 70 ?

 

CT - Internet permet le piratage des albums et le streaming, c’est catastrophique pour des petites productions comme la nôtre, mais il est aussi un fabuleux vecteur pour faire découvrir sa musique sans obligatoirement passer par les ‘’grands médias’’.

 

Avec les technologies actuelles, la façon de travailler a bien sûr évolué, nous disposons aujourd'hui d'un studio d'enregistrement '' Original Musics Colors '' qui facilite la réalisation, la production et nous donne les possibilités de l’époque. Mais au moment d'enregistrer, l’esprit de recherche et de création est resté le même. La passion pour cette musique ne nous a pas quittés.

 

PR – Sur l’album les deux plus longues chansons, « L’imagerie Fantastique Â» et « Jardin de Verre Â», ont été enregistrées en 1978, elles n’ont jamais paru sur aucuns autres enregistrements. Étaient-elles prévues pour un troisième album ?

 

CT - A cette époque'' L'imagerie fantastique'' et '' Le Jardin de verre'' étaient les deux premiers titres devant figurer sur ce 3ème album. Nous les avions enregistrés et joués de nombreuses fois lors des dernières tournées du groupe. "Namire" faisait également partie du projet, mais je n'avais aucun enregistrement de ce titre.  Octobre et novembre 2014 furent consacrés à restaurer ces deux enregistrements live. Je ne savais pas si ces bandes n’avaient pas été trop détériorées pour être utilisées. Elles ne l'étaient pas et la masterisation pouvait être envisagée...

 

J’ai proposé ensuite à Gérald Macia de venir enregistrer au studio sa très belle pièce de guitare ‘’Namire ‘’, qui faisait également partie des morceaux joués sur scène à cette époque.

Ce qu’il fit de manière magistrale et avec beaucoup d'enthousiasme. Ces 3 titres sont les racines de ce nouvel album.

 

PR – Que s’est-il passé pour vous pendant toutes ces années, étiez-vous loin de la musique ?

 

CT - Chacun des musiciens a eu son propre parcours mais nous avons tous gardé des liens plus ou moins étroits avec la musique. Georges Ferrero a monté et joué divers spectacles. Gérald Macia, professeur des écoles, a toujours joué avec différents groupes du sud de la France. En ce qui me concerne j’ai toujours composé, que ce soit pour des spectacles, de l’image ou pour des projets

d’albums.

 

Je me suis très vite intéressé  au ‘’Son’’ et j’ai travaillé longtemps comme ‘’compositeur, ingénieur du son Studio’’. C’est aussi cette expérience qui m’a permis de produire cet album de CARPE DIEM.

 

J'avais gardé des liens amicaux et créatifs avec Alain Faraut et Gilbert Abbenanti. Nous avons travaillé souvent sur des projets musicaux et artistiques communs.

Alain est également  un artiste graphique de grand talent qui a réalisé de très belles performances. Je lui ai donc demandé de réaliser le dessin de la pochette et ceux du livret.

 

Trois invités : Manu Dicostanzo ( sax alto, ténor, flûte, Clarinette), David Amar (sax soprano, flûtes) et Mélodie Rose ( vocal, percussions ),tous musiciens de talent et amis apportèrent leur contribution à cet album.

Roger Farhi, ami et photographe de la "première heure", a réalisé les photos du livret de ‘’ Circonvolutions ‘’ ainsi que la dernière vidéo du groupe.

 

PR – La France a été à une certaine époque un milieu florissant pour la musique dite progressive avec des groupes comme Ange, Pulsar, Atoll et naturellement Carpe Diem, et j’en passe car il y en aurait plusieurs autres. Aujourd’hui d’autres formations ont pris la place comme Lazuli, Gens de la Lune, Nemo.

 

A) Vous en connaissez quelques-unes ?

 

CT - Pour qu’un groupe atteigne une force, une identité musicale il faut plusieurs années.J’ai souvent vu de jeunes groupes très prometteurs se séparer trop tôt pour arriver à cette maturité. Par ailleurs c’est une musique qui n’a pas les critères normalisés que demandent la grande majorité des médias. A l’heure des téléchargements et du streaming, les groupes doivent compter uniquement sur les concerts pour exister et se faire connaître. C’est souvent un parcourt long et difficile. Des groupes comme Lazuli sont en bonne voie pour réussir ce passage.

 

En tout cas, si nous avons pu susciter l'engouement pour ce style de musique, donner l'envie à des jeunes musiciens de la jouer et trouver leur propre évolution, j'en serais très satisfait.

 

B) Croyez-vous que la musique progressive produite en France soit toujours aussi marquante ?

 

CT - Par exemple, MAGMA est pour moi une formation majeure au même titre que les meilleurs groupes de progressive de l’époque. Je pense qu’ils n’ont pas la place internationale qu’ils méritent. Je vais autant que possible les écouter en concerts. Il y a de très bons groupes en France, certains sont en gestation et vont finir par éclore.

 

En France il y a aussi un engouement pour les ‘’Tribute Shows ‘’, ce n’est pas ‘’ma tasse de thé ‘’ mais si cela permet à un nouveau public de découvrir ce type de musique et ensuite lui donne envie d’écouter les groupes originaux c’est parfait … C’est encore une question de cycles. 

 

PR – Avez-vous suivi un peu ce qui se fait maintenant sur la scène progressive ?

 

CT - La musique progressive, au cours des dernières décennies, a influencé de nombreux styles musicaux qui l’ont assimilée et réinventée sous d’autres formes.


Je pense, par exemple, au Trip Hop avec des groupes comme Portishead, Massive Attack ou des chanteuses comme Björk. Ils explorent, comme la ‘’Progressive ", de nouvelles voies, de nouveaux sons.

Beaucoup de musiques de film s’en servent ou s'en inspirent également. Ex : La B.O de ''Avatar ‘’. On la retrouve souvent dans certains jeux vidéo. C'est une musique particulièrement évocatrice et révélatrice d’émotions pour l'image.

 

PR – À l’époque de la création de Carpe Diem, qu’est-ce qui vous a motivé à faire de la musique ? Est-ce que certains groupes de cette période ont eu une influence sur vous ? Si oui lesquelles ?

 

CT - Au départ, je pense que c’est l’intégration de sonorités ‘’classiques’’ dans le rock qui va susciter mon intérêt croissant pour la musique.

 

Eleanor Rigby puis l’album Sergent Pepper. Cet album porte déjà en 1967 les prémices de la musique progressive.

 

Mais j’avais 13 ans et je ne le savais pas. Ce n’est que plus tard en 1969 qu’une amie de lycée revient de Londres avec 2 albums inconnus alors en France : ‘’In the court ‘’et ‘’ hummagumma’’ . Je pense que la décision de faire de la musique en créant un groupe de progressive est partie de là…

 

Carpe Diem est né en 1970,  mais il a fallu 4 ans pour digérer les influences et trouver notre propre voie. Le premier album ‘’ En regardant passer le temps’’ a été composé en 1974 et enregistré en une semaine en 1975. Si je ne pouvais garder uniquement que 3 albums, ce serait sans doute :Abbey Road, Another Green World et Harvest.

 

PR – Quels sont vos projets futurs, une tournée promotionnelle ?

 

CT - Une tournée demande des structures d’organisation importantes et ne peut être envisagée qu’à partir du moment où il y aura une demande suffisamment forte. Mais c’est, naturellement, une suite logique à cet album…

 

PR – Carpe Diem est-il là pour rester ?

 

CT - Carpe Diem est toujours vivant grâce à ses albums : En regardant passer le temps (titre prémonitoire) et Cueille le Jour. Ce 3ème album ‘’ Circonvolutions ‘’ a ses racines bien encrées dans la progressive des années 70 mais il explore largement de nouvelles voies que nous ouvre ce début de 21ème siècle. Si l’envie et la passion de jouer ensemble perdure, Alors oui !... Il y aura un 4ème album.

 

PR- Vous avez le mot de la fin…

 

CT - ‘’Circonvolutions’’ est un album très solide, qui demande une écoute attentive et complète pour découvrir ses richesses et ses particularités.

 

Comme pour les deux albums précédents, le choix (mis à part leur titre), de garder la langue française est important. Il affirme également  l’identité de Carpe Diem. Cet Album aborde des thèmes  très actuels : ‘’Along the Great Wall’ raconte la construction, les batailles et la destinée de ce mur incroyable. Il est un peu le symbole de tous les ''murs frontières'' qui sont devenus ou deviendront, un jour, inutiles.

 

Au départ ''Tibetan Monument '' est un instrumental. J'avais l'image du '' Potala '' temple des moines bouddhistes dans la sérénité de l'Himalaya.

 

L'idée de mettre des parties vocales sur cette musique viendra un plus tard. Le thème définitif est l'invasion du Tibet ou le droit des peuples pacifiques à vivre libres. Avec le très beau texte de Julien Bocchi.

''Wedding Day '' a pour thème l'intolérance, la lutte des femmes pour leur liberté. L'histoire de cette chanson pourrait se passer au moyen âge ou de nos jours dans certains pays. Ce titre a failli ne pas être sur l'album mais les parties de flûte et de sax soprano de David Amar, les textes de Roland Baldelli, finiront de nous convaincre de le faire figurer.

       

Merci! pour l’intérêt que vous portez à CARPE DIEM et à la musique progressive en général… Longue vie à PROFIL.

CARPE DIEM - ENTREVUE
bottom of page