CHRONIQUE / REVIEW

CD

La première naissance d'ANDROID remonte à 1980, quand des professeurs et des étudiants de l'université de DEBRECEN (un peu plus de 200 000 habitants à l'extrême est de la Hongrie) décidèrent de se réunir pour jouer la musique qu'ils appréciaient c'est à dire de la musique symphonique ; las, le groupe se sépara sans rien enregistrer.

La deuxième naissance date de 1995 quand paru sur cassette uniquement cinquante minutes de musique nouvelle composée par TOZSER Jozsef. Il faudra attendre 2008 soit treize années supplémentaires et même 2009 pour voir enfin ANDROID publier un cd ; une réorchestration de la musique de 1995 "East of Eden". Un second album "Midnight Ball" paraitra en 2011 chez Periferic Records que je n'ai malheureusement pas eu le plaisir d'écouter.

Nous voici donc en 2016 avec la parution du troisième opus de la formation magyare "Man Maschine".

Commençons par le chant de DUDÁS Janos et de NIKOLIN Zoltan, qui interviennent dans leur langue natale et comme vous pouvez vous en douter la langue hongroise n'est pas facile à appréhender puisqu'elle est unique, mais leurs antédiluviens compatriotes d'OMEGA nous ont précédemment initier à la chose, donc pas de souci de ce côté, il faut être indulgent car nous sommes plus habitués aux langues française, anglaise, voir italienne en matière de musique (un bémol néanmoins pour "Staying Empty" qui n'a pas grand-chose à voir avec du rock dit progressif).

La musique composée en quasi-totalité par TOZSER Jozsef, claviériste et leader musical, peut rapprocher ANDROID de SOLARIS pour le titre d'ouverture le très symphonique "Dialectics" pour rester dans les mêmes prairies verdoyantes d'Europe centrale (la flute en moins), par contre ne cherchez pas de traces d'AFTER CRYING chez ANDROID vous n'en trouverez pas ! Dernière aparté, le jeu de guitare très véloce de DUDAS Janos n'est pas très éloigné de celui d'un autre Janos, Monsieur EAST, Janos VARGA, les deux titres de huit minutes "Dialectics" et "Casemates" en sont les meilleurs exemples.

A noter la très brillante prestation globale et d'une rare sobriété des deux claviéristes ("I Am the One" et "Recruitment Song" qui nous renvoie aux claviers spatiaux et futuristes d'ELOY rien de moins).

Trois excellents solistes, une rythmique bien en place, un chant correct compte tenu une fois encore de sa spécificité, ANDROID peut voyager sereinement pour faire connaitre sa musique hors de ses frontières.